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Whoa... Vous allez où comme ça?

Dernière mise à jour : 22 juil. 2021

Avez-vous déjà vu un chien partir gambader sans laisse dans un espace qu'il ne connaît pas ? Il part, il s'élance, fou de sa liberté, et, invariablement vient un moment où il s'arrête, regarde autour de lui, renifle, vérifie où est son maître, ou s'il est plus du genre aventurier, regarde où se trouvent les animaux qu'il a envie de poursuivre.


Le point à retenir ici est qu'il s'arrête pour voir où il va.

C'est notre situation à tous, et je dois avouer qu'avec la réouverture des terrasses et le plan de déconfinement qui se met en place au Québec, j'ai eu envie de partir comme un chien fou, sans plan, comme si rien ne s'était passé. Comme on dit ici : sortir comme une poule pas de tête.

Partout dans le monde on commence à parler de l'après-COVID. Les journaux et les magazines d'affaires commencent déjà à se remplir de solutions : "Comment retourner au bureau après le télétravail, le modèle hybride, le bureau du futur". Comme si, après ce qu'on vient de vivre, il y avait deux ou trois ingrédients à mettre en place pour effacer les 15 derniers mois.


Pourtant, on ne le sait pas au fond de quoi aura l'air le monde dans quelques mois. Le problème à résoudre n'est pas clair, ni le même pour tous et les solutions sont inconnues. On sent que le monde va changer, on voit que les barrières tombent et on voudrait "repartir". Mais repartir pour aller où ?

Voici ma proposition à moi : Ne faites rien. (Pour le moment)

Or voilà, le paradoxe de la situation que nous vivons, c'est que justement, on ne sait pas vraiment où on va, et quand on ne sait pas où on va, ce n'est pas le moment de développer un plan. Votre vision à très haut niveau demeure peut-être la même mais la façon de la mettre en œuvre n'est probablement plus valable. Le chemin que vous aviez tracé est soit complètement effacé, ou vaguement praticable.


Par "ne rien faire', je veux dire ne prenez pas de décision majeure, ne mettez pas en place de nouvelles façons de faire permanentes, ne vous sentez pas obligé de retourner à la course à vos "anciennes" habitudes. Ce que je vous propose c'est: être attentif. Ça ressemble à ne rien faire, mais ça demande un effort conscient.

Comme un jardinier qui nourrit son jardin et l'arrose, en tant que leader votre rôle est de vous assurer que votre environnement ait tout ce qu'il faut pour que poussent les idées. Cette période bien spéciale que nous venons de vivre a probablement fait germer dans vos équipes une vision de leur propre nouveau normal et de celui du monde dans lequel ils aimeraient vivre. Vous n'avez pas à avoir les réponses, votre rôle consiste surtout à créer un environnement propice à l'émergence de ces idées, car les semences sont déjà là: l’intelligence collective de vos équipes.



Concrètement, pour récolter ces idées ou émergences de solutions, je vous suggère de :

  • Sortir de chez vous. Aller dans la rue écouter ce dont les gens parlent, attardez-vous à ce qui les inquiète, les préoccupe. Faites-le dans votre industrie, votre entreprise, mais aussi dans votre vie quotidienne, connectez-vous avec votre environnement.

  • Être ouvert et attentif pour voir plus large, pour absorber les changements et comprendre où vous et votre équipe êtes réellement aujourd'hui.

  • Donner des opportunités aux gens de se rencontrer, de parler, d'échanger avec un minimum de balises. Laissez-les raconter, sans jugement, ce qu'ils ont vécu et ce qu’ils voient, ressentent et vivent en ce moment.

  • Laisser des espaces aux gens pour réfléchir. Donnez-leur des tâches qui les obligent à se reconnecter avec leur environnement.

  • Prendre le temps de digérer un peu plus, de donner aux gens des occasions de raconter et de co-créer. Chacun a sa propre expérience et ses propres apprentissages de la pandémie.

  • Porter attention aux éléments qui vous irritent ou qui vous chicotent. Ils pointent parfois vers quelque chose qui a besoin de bouger ou de se transformer. Alors, écoutez ces éléments ou votre petite voix et laissez venir ce qui veut émerger.

  • Demander aux clients comment ils vont, comment ils vivent cette transition.

  • Faire le bilan des derniers mois, soit de façon individuelle ou en équipe, pour répondre à 4 questions : Ce que j'ai appris, ce que j'ai acquis, ce qui me fait peur ou me ralentit et ce qui me manque (pour une version imprimable, abonnez-vous à mon infolettre).


Et si l'envie de bouger est encore forte. Si votre corps est encore plein de cette énergie, c'est peut-être le moment de sortir faire de l'exercice, vous secouer un peu, faire diminuer l'adrénaline. Votre corps se calmera un peu, le temps que votre cœur, votre ventre et votre tête identifient les actions à mettre en place. Un peu comme le chien qui se secoue pour finalement s’arrêter et ressentir (renifler dans son cas) pour comprendre ce qu’il doit faire par la suite.


Dans les prochaines semaines, prenez chaque jour quelques minutes de silence, pour porter attention à ce qui se passe autour de vous et en vous. Votre objectif est de créer un environnement propice à l'écoute, des espaces pour se vider la tête du passé et des vides qu'on a envie de remplir avec le futur qui émerge.


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