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Photo du rédacteurSophie Legendre

Bon ou mauvais. Et si ce n'était ni l'un ou ni l'autre.

Il y a quelques jours, je suis allée acheter un sac de tabac à rouler. À votre avis, c'est quelque chose de bien ou de mal ? Étiez-vous déjà en train de préparer un grand discours sur les risques du tabac pour ma santé ?


Et si je vous disais que j'ai acheté ce tabac pour un chef héréditaire autochtone, en signe de respect et que celui-ci a servi pour une cérémonie en l'honneur des enfants décédés dans les pensionnats et pour les femmes victimes de violence, est-ce que votre opinion a changé?

C'est drôle de constater comment notre opinion peut changer aussi facilement en fonction du contexte.


Il en est d’autant plus vrai pour les comportements et les caractéristiques des personnes. Ce que vous appelez un défaut chez un employé, est peut-être, et je dirais même, fort probablement, sa plus grande qualité !


Prenez-moi par exemple, combien de fois on m'a dit que je parlais trop et trop vite. Pendant des années j'ai essayé de réprimer mon envie de parler. Je vous le dis, ça ne fonctionne pas. Mes paroles étaient comme une rivière retenue par un barrage, il suffisait d'une brèche, pour qu'un torrent sorte.


Et puis un jour, quelqu'un m'a cité quelque chose que je lui avais dit il y a quelques années et qui l'aidait encore aujourd’hui. Puis, un autre m'a dit qu’un de mes textes l'avait touché. C’est là que j'ai compris que la parole était aussi ma force ! En fait, il suffisait de donner à ma parole les bonnes conditions pour que ma qualité émerge à son meilleur, un outil puissant !

C'est ce constat, que j'ai envie de partage avec vous:


Toute caractéristique d'une personne ou d'une situation n'est en soi ni positive ni négative, ce sont les conditions qui changent sa valeur.

Voici donc quelques trucs pour vous aider à faire apparaitre le meilleur des gens et des situations:


1- Pour vous-mêmes :

Portez attention à ce que vous faites, sans jugement. Le meilleur de vous se situe sur un spectre. Plutôt que de vous faire des reproches d'essayer d'éliminer ou de réprimer ce que les autres pourraient moins apprécier, prenez le temps de porter attention aux conditions qui permettent au meilleur de vous d'émerger.

Dans mon cas, je me suis aperçue que je parlais trop quand j'étais nerveuse et inconfortable. J'ai peu à peu appris à nommer mes inconforts, à choisir les moments où parler et à me demander "Est-ce que ce que j'ai à dire est pertinent, là, maintenant?" , "Est-ce que la personne est dans un état pour recevoir ce que j'ai à dire?", et je me suis aussi développée des rituels, comme l'écriture tous les jours de pages personnelles et cette infolettre pour faire couler doucement les mots que j'avais à dire.


Vous pouvez trouver un exemple de ceci le podcast 1 de 2 sur le feedback de Brené Brown. J'aime beaucoup comment elle explique que le meilleur et le pire de nous se trouve sur un continuum. Ce qui lui a permis de réaliser que son intensité (qui, d'ailleurs lui a permis d'écrire des livres reconnus à l’échelle internationale) pouvait dans certaines situations paraitre agressive ou faire peur à ses collaborateurs. Ce qui faisait la différence? Les conditions externes. Ce rappeler cela, l'aide à mieux gérer son stress, sortir respirer, prendre soin d'elle, pour être une meilleure leader.


2- Pour les autres

Pour aider quelqu'un à voir le meilleur de lui-même ou pour donner un feedback à un collaborateur, commencez par porter attention aux moments où un comportement nuit ou impacte négativement et ceux où le même comportement contribue de façon positive.


Prenez un moment pour expliquer à la personne en quoi et comment la qualité ne se voit pas à son meilleur. Demander ce que vous pouvez faire pour aider à créer les situations optimales qui font ressortir le côté positif de cette caractéristique. Il est nettement plus facile de dire, par exemple, à son patron ou à un collègue que sa force ressort moins bien dans certaines conditions que de lui faire un reproche.


Rappelez vous aussi qu'être bienveillant envers quelqu'un, c'est aussi l'aider à faire émerger le meilleur de lui, et ce, grâce à des conditions et un contexte mieux adapté. Offrir un feedback dans ce contexte, c'est offrir un cadeau.


D'ailleurs, dans un autre élément que j'ai beaucoup aimé du podcast de Brené Brown est lorsqu’elle dit : « ne pas être clair envers un collègue, c'est manquer de bienveillance » (Unclear is unkind).



3-Dans une équipe

La notion de conflit en est une qu'on juge différemment selon les circonstances. Osez parler des points sur lesquels nous ne sommes pas d'accord, faire ressortir les enjeux, les différentes perspectives, est nécessaire pour arriver à être créatif. Si ce conflit est fait sans écoute, avec un ton de voix fort ou au contraire, on s'empêche de parler par peur du conflit, on risque d'un créer environnement non-sécuritaire qui nuit à la découverte de solutions innovantes.


Pour aller plus loin dans une équipe, il faut oser parler, s’intéresser aux divers points de vue. Ici encore, ce qui fait la différence, c'est la façon dont c’est fait. Ce qui cause souvent des conflits, c'est le jugement et l'interprétation qu'on en fait de ce qui est dit.


Pour un outil pour oser donner du feedback dans un contexte d'équipe, le podcast 2 de 2 sur le feedback de Brené Brown, décrit un outil intéressant (BRAVING) pour se donner mutuellement du feedback.


Le point central de ses situations ? L'importance de ne pas porter de jugement. Comme mon exemple du tabac: apprenez à nommer ce que vous voyez de façon factuelle sans y mettre d'étiquette de bon ou mauvais, au besoin, nommez les émotions que ça génère en vous, l'impact que ça provoque et ouvrez la porte à une conversation honnête sur les moyens de faire différent.


Pour recevoir le checklist "Ni bon ni mauvais, pour parler de sujets difficiles sans jugement", abonnez-vous à mon infolettre. Veuillez simplement écrire "Ni bon, ni mauvais " dans les commentaires.

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